Comptabilité de l'innovation appliquée à SAFe

De Wiki Agile

Auteur : Joe Vallone, Principal Consultant, SPCT/SAFe Fellow © 2010-2022 Scaled Agile, Inc.
Source : Applied Innovation Accounting in SAFe
Date : 11/10/2021 (dernière mise à jour)


Traducteur : Fabrice Aimetti
Date : 13/11/2022


Traduction :

Pour améliorer les résultats des entreprises et responsabiliser les innovateurs, nous devons nous concentrer sur les aspects les plus ennuyeux : comment mesurer les progrès, comment établir des jalons et comment prioriser le travail. Cela nécessite un nouveau type de comptabilité conçue pour les startups - et les personnes qui les tiennent pour comptables.


- Eric Ries, The Lean Startup [1]

Introduction

Note : cet article fait partie de l'Extended SAFe Guidance, et représente le contenu officiel de SAFe qui n'est pas accessible directement depuis la Big Picture.

Le développement de solutions innovantes dans le monde entier est un processus intrinsèquement risqué et incertain. Mais ce niveau d'incertitude incite certaines entreprises à éviter de prendre les bons risques, et lorsqu'elles le font, cela augmente la probabilité qu'elles passent trop de temps et d'argent à construire la mauvaise chose, en se basant sur des données erronées ou des hypothèses non valables. Comme l'a observé Eric Ries, "Et si nous nous retrouvions à construire quelque chose dont personne ne veut ? Dans ce cas, qu'importe que nous l'ayons fait à temps et dans le respect du budget ?"[2]

Malheureusement, les mesures financières et comptables traditionnelles n'ont pas évolué pour répondre à la nécessité de soutenir les investissements dans l'innovation et l'agilité métier. Par conséquent, les entreprises utilisent souvent des indicateurs financiers retardés tels que les profits et pertes (P&L) et le retour sur investissement (ROI) pour mesurer la progression de leurs investissements technologiques. Bien qu'il s'agisse de mesures opérationnelles intéressantes pour regarder dans le rétroviseur, ces résultats interviennent bien trop tard dans le cycle de vie de la solution pour guider le développement réel de la solution. Même la valeur actuelle nette (NPV) et le taux de rendement interne (IRR), bien que plus prospectifs, reposent sur l'estimation de futurs rendements financiers inconnus et sur des hypothèses spéculatives quant aux coûts d'investissement et aux taux d'actualisation. De plus, même lorsqu'ils sont utilisés en conjonction avec une analyse de sensibilité (c'est-à-dire des calculs de type "what if"), ces paramètres financiers ne reflètent ni ne renseignent l'apprentissage obtenu par le développement incrémental de produits. Par conséquent, ces mesures traditionnelles ne sont pas utiles dans notre démarche de livraison itérative et incrémentale et d'agilité métier.

Nous avons besoin d'un meilleur plan - un type différent de cadre de travail économique - qui valide rapidement les hypothèses du produit et augmente l'apprentissage. Dans SAFe, cela se traduit, en partie, par l'application du cycle Lean Startup (voir Figure 1), un cycle hautement itératif qui offre la possibilité d'évaluer rapidement les grandes initiatives et de mesurer la viabilité en utilisant un type différent de mesure financière : la comptabilité de l'innovation.

 
Figure 1. Le cycle Lean Startup avec SAFe.

Qu'est-ce que la comptabilité de l'innovation ?

La comptabilité de l'innovation est un terme inventé par Eric Ries dans son ouvrage The Lean Startup. Le cadre de travail de la comptabilité de l'innovation se compose de trois étapes d'apprentissage :

  1. Produit Minimum Viable (MVP) - établir une base de référence pour tester les hypothèses et recueillir des données objectives.
  2. Régler le moteur - ajuster rapidement et se rapprocher de l'objectif, en fonction des données recueillies.
  3. Pivoter ou persévérer - Décider de fournir de la valeur ajoutée, ou de passer à quelque chose de plus intéressant, sur la base de l'apprentissage validé. (La pensée Lean définit la valeur comme un avantage pour le client ; tout le reste est du gaspillage)[2].

Pour valider l'apprentissage et réduire le gaspillage, une boucle de rétroaction rapide est essentielle, également appelée "construire-mesurer-apprendre", comme illustré à la figure 2. L'application de l'apprentissage obtenu à partir du feedback réel des clients permet d'accroître la prédictibilité, de réduire le gaspillage et d'améliorer la valeur pour les actionnaires.

 
Figure 2. Boucle de rétroaction "Construire, Mesurer, Apprendre" du Lean Startup.

En savoir plus

[1] http://knowledge.wharton.upenn.edu/article/eric-ries-on-the-lean-startup/
[2] Ries, Eric. The Lean Startup: How Today’s Entrepreneurs Use Continuous Innovation to Create Radically Successful Businesses. The Crown Publishing Group, 2011.