« Chapitre 1 - Clean Language » : différence entre les versions
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Le thérapeute adopte le langage du client afin d'obtenir des informations de ce dernier et de lui fournir des informations. Le thérapeute n'invite pas le client à apprendre le langage du thérapeute. Il est important d'utiliser le langage du client car le mélange de métaphores ne permet pas une thérapie efficace. | Le thérapeute adopte le langage du client afin d'obtenir des informations de ce dernier et de lui fournir des informations. Le thérapeute n'invite pas le client à apprendre le langage du thérapeute. Il est important d'utiliser le langage du client car le mélange de métaphores ne permet pas une thérapie efficace. | ||
La découverte du langage choisi par le client nous aide à concevoir une intervention qui correspondra à l'expérience du client. Une femme a été violée. Elle parle de ce traumatisme. Nous pouvons normalement supposer que nous devons faire face à l'événement du viol, aux types de violence qui ont eu lieu, et travailler avec elle sur ce sujet. En écoutant le langage dans lequel elle exprime son expérience, nous pourrions faire une intervention totalement différente. Si la densité de sa communication se présente avec le souvenir du viol, elle pourrait dire "Je l'ai vu arriver dans la rue et cela se voyait dans ses yeux ; et puis j'ai su et je continue à voir cela quand je me réveille la nuit. Je peux sentir ses mains sur moi. Je peux sentir la brutalité et l'odeur et je continue à le revivre encore et encore". Ici, la cliente est dans un langage de | La découverte du langage choisi par le client nous aide à concevoir une intervention qui correspondra à l'expérience du client. Une femme a été violée. Elle parle de ce traumatisme. Nous pouvons normalement supposer que nous devons faire face à l'événement du viol, aux types de violence qui ont eu lieu, et travailler avec elle sur ce sujet. En écoutant le langage dans lequel elle exprime son expérience, nous pourrions faire une intervention totalement différente. Si la densité de sa communication se présente avec le souvenir du viol, elle pourrait dire "Je l'ai vu arriver dans la rue et cela se voyait dans ses yeux ; et puis j'ai su et je continue à voir cela quand je me réveille la nuit. Je peux sentir ses mains sur moi. Je peux sentir la brutalité et l'odeur et je continue à le revivre encore et encore". Ici, la cliente est dans un langage de '''souvenirs''', et le fait de travailler avec l'événement réel du traumatisme pourrait permettre d'obtenir un bon résultat. | ||
La cliente peut, en fait, se présenter d'une manière différente. Bien que le viol ait eu lieu, ce dont elle parle est le sentiment de colère qu'elle ressent maintenant pour l'auteur du viol. Cette colère est comme une ''bouffée de chaleur'' qui ''brûle dans sa poitrine'' et qui ''se propage sur son visage'' comme un ''feu''. La base de la présentation actuelle est | La cliente peut, en fait, se présenter d'une manière différente. Bien que le viol ait eu lieu, ce dont elle parle est le sentiment de colère qu'elle ressent maintenant pour l'auteur du viol. Cette colère est comme une ''bouffée de chaleur'' qui ''brûle dans sa poitrine'' et qui ''se propage sur son visage'' comme un ''feu''. La base de la présentation actuelle est '''symbolique'''. Il y a cette ''sensation brûlante'' de vouloir se venger et tuer l'agresseur ; alors que dans le souvenir de l'événement réel, sa physiologie à ce moment-là était celle d'une personne ''glacée'' et qui se sentait ''comme du béton'' incapable de faire quoi que ce soit. Nous avons ici deux ensembles physiologiques différents : la sensation de béton glacé qui se produit au moment du viol, puis, quelques jours plus tard, cet ensemble physiologique du feu qui brûle dans sa poitrine. Lorsqu'elle se met en colère - et c'est un moment différent - elle a maintenant un langage différent. Ce n'est plus le langage des souvenirs, c'est plutôt le langage de cette physiologie, la physiologie symbolique, le feu dans son corps. | ||
Une autre cliente se présente dans un langage plus | Une autre cliente se présente dans un langage plus '''métaphorique'''. Après le viol, elle se sent dégradée et sans valeur. Elle allait devenir nonne, mais maintenant, aux yeux de Dieu, elle n'en est plus digne. Elle est ''comme un tas de boue inutile'' et totalement indigne. Le ''tas de boue'' dans lequel elle sent qu'elle a été jetée est sa métaphore. Sa densité n'est pas liée au viol, ni aux sentiments qu'elle éprouve immédiatement après, ni à ceux qu'elle éprouve, ni à l'auteur du viol. Il s'agit plutôt de sa métaphore et du sentiment d'être dégradée aux yeux de Dieu. Cela ne l'aidera pas beaucoup si nous nous occupons de son souvenir du viol ou si nous sommes d'accord avec sa colère parce que sa densité et son langage sont exprimés et orientés vers la métaphore. C'est ''orienté vers l'avenir'' et elle dit maintenant qu'elle ne peut pas atteindre ce qu'elle considérait comme son but dans la vie. | ||
Une cliente qui se présente de manière plus | Une cliente qui se présente de manière plus '''sémantique''' peut se présenter de manière homogène avec toutes ces formes de langage. Elle peut également être mise en valeur par les souvenirs. Elle en parlera encore et encore : l'idée d'avoir été violée ; tous les hommes sont comme ça, et elle ne les fréquentera plus jamais. Ce sont des brutes. Elle utilise des mots pour décrire son expérience entière, et l'expérience est contenue dans ces mots. C'est la forme sémantique qui est importante. Une intervention différente est nécessaire ici, car la densité se présente à un moment différent et dans un langage différent également. | ||
==Langage du thérapeute== | ==Langage du thérapeute== | ||
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===La transe=== | ===La transe=== | ||
Un langage propre facilite toute expérience dont le client a le plus besoin. Nous ne soutenons pas que les clients doivent entrer en transe. C'est peut-être là une autre distinction inscrite dans la démarche d'utilisation du ''clean language''. Elle peut être très propice à une transe. Nous n'avons pas recours à des artifices, des techniques, des injonctions ou des instructions directes pour encourager le client à entrer en transe. | |||
Dans l'hypnose traditionnelle, une transe est facilitée par le langage, le rythme et les injonctions que le thérapeute utilise. Contrairement à cette approche traditionnelle, le langage ''clean'' peut produire un état alpha simplement parce que le langage n'est pas différencié. Il n'est pas poussé dans une direction particulière pour distraire le client et l'empêcher d'entrer dans un état approprié de la manière la plus naturelle possible. Il n'y a pas de support artificiel pour l'état alpha et l'état modifié est facilité parce qu'il est orienté vers un but. Le client, en s'approchant d'un but particulier chez lui, crée un environnement dans lequel l'état alpha est induit. La structure des questions induit l'état modifié, par opposition aux instructions ou injonctions directes données au client sur le fait d'entrer en transe. Afin de découvrir les réponses aux questions ''clean'', le client passe naturellement à l'état alpha. Ce qui est différent d'une tentative d'entrer en transe dans le but de faire quelque chose. L'état alpha est un sous-produit de la direction que nos questions indiquent. | |||
En s'adressant à une matrice qui se situe dans le passé, le présent ou le futur, le thérapeute maintient la congruence avec cette période. Le thérapeute fait sortir son client de l'état alpha s'il se trompe dans les temps des verbes ou s'il parle d'une chose dans une temporalité différente. Pour maintenir un langage ''clean'', il faut que la structure du langage du thérapeute soit en harmonie avec l'orientation du client dans la temporalité. | |||
La structure de la question du thérapeute induit indirectement l'état alpha, sans rien dire sur la transe. La transe est souvent une condition préalable à la recherche de la réponse. Les clients modifient leur état en allant quelque part pour obtenir cette réponse. Ce quelque part, c'est là que nous voulons les laisser, et il se trouve que c'est là qu'ils peuvent se développer dans la transe. | |||