Le modèle organisationnel de Westrum conduit à un douzième principe d'Obeya
Auteur : Jan de Vries
Source : Westrum's Organizational Model leads to a 12th Obeya principle
Date : 26/08/2022
Traducteur : Fabrice Aimetti
Date : 22/07/2024
Traduction :
En bref
En 1988, le sociologue américain Ron Westrum publie sa typologie des cultures organisationnelles.
En 2020, Dolf Reijnders et Bart Bongers publient une première version des « principes pour une utilisation réussie de l'Obeya ».
Les recherches de Westrum et le concept d'Obeya ont beaucoup en commun mais n'avaient pas été associés jusqu'à présent. En tant que fans de Westrum et d'Obeya, Karleen Wijsman et moi-même sommes arrivés à la conclusion qu'une combinaison du modèle organisationnel de Westrum et de l'Obeya devrait conduire à un douzième principe supplémentaire : « Si une décision dans l'Obeya est basée sur une source d'information qui est totalement ou partiellement manquante, cette source d'information devra être incluse d'ici la prochaine réunion ».
Qu'est-ce que l'Obeya ? Qu'est-ce que le modèle organisationnel de Westrum ? Et quel est le lien entre les deux ?
Obeya est un mot japonais qui signifie littéralement « grande salle » et signifie : « Prise de décision durable et participative ».
Les organisations qui ont mis en place une Obeya visualisent dans cet espace l'état des principaux processus d'entreprise et des principaux projets d'amélioration.
Il s'agit d'une méthode dans laquelle de multiples sources d'information sont combinées visuellement pour une prise de décision efficace et durable.
La prise de décision implique généralement plusieurs parties simultanément. Cela en fait un modèle de gouvernance participatif.
Une réunion d'Obeya est orientée vers l'action et la prise de décision. Au cours de la réunion d'Obeya, l'objectif est d'avoir une rencontre entre la stratégie et l'exécution.
La définition d'une Obeya est décrite dans les 11 principes d'Obeya élaborés par l'Association Obeya.
Typologie de Westrum des cultures organisationnelles : pathologique, bureaucratique et générative
Westrum distingue 3 types d'organisations, comme indiqué ci-dessous (source : DASA DevOps Fundamentals).
Il ressort clairement de cette description que la distinction entre les trois types d'organisation est liée à l'efficacité du traitement de l'information par l'organisation. Westrum a également indiqué que cette définition de la culture organisationnelle permet de prédire les résultats en termes de performance et de satisfaction au travail : « ...la satisfaction au travail est le principal facteur prédictif de la rentabilité, des parts de marché et de la productivité. Le principal facteur prédictif de la satisfaction au travail, à son tour, est l'efficacité avec laquelle les organisations traitent l'information...
Conclusion concernant la relation entre l'Obeya et Westrum
Pour qu'une organisation soit la plus productive possible, pour qu'elle augmente ses performances, pour qu'elle atteigne ses objectifs, il est important de traiter toutes les informations pertinentes de la manière la plus efficace possible. Ce qui, selon Westrum, a également un impact positif sur la satisfaction au travail.
Certains pensent que la satisfaction mène à la performance, tandis que d'autres pensent que la performance mène à la satisfaction. Quoi qu'il en soit, on peut conclure qu'un traitement efficace de l'information entraîne une spirale ascendante.
Il est donc judicieux de fonder les décisions sur des informations traçables. Et dès que l'on s'aperçoit que l'on utilise une information de source inconnue, il faut prendre des mesures pour inclure cette information dans l'Obeya. Avant la réunion suivante. Il est également judicieux de reporter la décision à la prochaine réunion. Ou de prendre la décision lors d'une réunion intermédiaire. Prendre une décision sur la base d'informations peu claires ou incomplètes conduira presque certainement à un gaspillage.
En résumé, nous arrivons au principe suivant :
Si une décision dans l'Obeya est basée sur une source d'information qui est totalement ou partiellement manquante, cette source d'information devra être incluse d'ici la prochaine réunion.
Il est évident que ce principe s'applique non seulement à la prise de décision au sein d'une Obeya (plus d'informations dans ce livre) mais aussi à la prise de décision en général. Mais c'est beaucoup moins facile à traduire en principes.